« C’est une situation alarmante » : cette année, 56 personnes ont perdu la vie sur les routes audoises

Rédigé le 23/12/2025
Mélanie Eve

La mortalité routière connaît une hausse inquiétante dans l’Aude. À quelques jours de la fin de l’année, 56 personnes ont déjà perdu la vie sur les routes du département. Un bilan en nette augmentation par rapport à l’an dernier. Alcool, vitesse, malaise et non-respect des règles de circulation restent les principales causes de ces accidents mortels.

« C’est une situation alarmante », déclare Gisèle Martinez, responsable départementale de l’association Prévention Routière. À la fin du mois de novembre, 50 personnes ont perdu la vie sur les routes audoises, contre 39 à la même période en 2024, soit une hausse de 20 %. En décembre, six nouveaux décès sont déjà à déplorer, portant le bilan provisoire à 56 tués, alors que l’année n’est pas encore terminée.

« Ce sont des chiffres que nous n’avons pas connus depuis une vingtaine d’années », explique Gisèle Martinez.

Alcool, vitesse, non-respect du Code de la route…

« Selon l’analyse menée, plusieurs indicateurs sont jugés catastrophiques », précise-t-elle. L’alcool, y compris les stupéfiants, la vitesse excessive et le non-respect du Code de la route restent les principaux facteurs d’accidents. « Ces causes peuvent être associées dans un même accident, aggravant ainsi les conséquences. »

Les deux-roues

La situation reste également préoccupante concernant les deux-roues. Dans l’Aude, à la fin du mois de novembre, deux décès ont été enregistrés en trottinette électrique, tandis que 13 personnes ont perdu la vie à moto. En France, les motards ne représentent que 4 % du trafic, mais représentent 29 % des tués et 45 décès liés aux trottinettes électriques ont été recensés en 2024.

Un autre facteur majeur est constitué par les malaises au volant, qui ont entraîné la mort de huit personnes âgées de plus de 65 ans.

Des mesures renforcées

Face à cette hausse de la mortalité, les contrôles routiers ont été renforcés. L’État a déployé deux fois plus de contrôles, avec 8 000 contrôles effectués. Les parquets sont également mobilisés, notamment à travers des compositions pénales, des stages alternatifs et des comparutions immédiates à Carcassonne, désormais fréquentes dans les affaires de délits routiers. En cas de récidive, il n y aura plus de sanction pédagogique.

« Nous irons dans le dur, ce qui est compréhensible », souligne Gisèle Martinez.

Aux côtés des services de l’État, les associations de prévention poursuivent leur action sur le terrain. L’association audoise a sensibilisée 6 300 personnes cette année, tous publics confondus. La dernière action en date, intitulée « Bien rentrés », s’est tenue le 13 décembre à Carcassonne, à l’approche des fêtes de fin d’année pour anticiper et prévoir son retour de soirée. Un moment à risque, puisque 4 Français sur 10 sont concernés par la question alcool et conduite lors des réveillons.

Malgré les efforts de prévention, l’alcool demeure le facteur le plus difficile à réduire.

« Les comportements à risque individuels ont des conséquences collectives. De plus, dans le département, on observe moins d’accidents corporels, mais davantage d’accidents graves entraînant des décès. 90 % des accidents mortels se produisent hors agglomération, sur des routes secondaires étroites et sinueuses. »

L’association souhaite également mobiliser les futurs candidats aux élections municipales autour de la généralisation des 30 km/h en ville et inciter les communes à rejoindre le réseau Ville prudente, afin de renforcer une prévention participative.

« Moins la vitesse est élevée, plus nous avons la capacité d’agir et de réduire l’accidentalité. Sur la route, c’est une responsabilité collective. Derrière chaque accident, ce sont des familles entières qui sont impactées à vie », conclut Gisèle Martinez.

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