Ce jeudi 18 décembre, réunis en session, les élus départementaux ont voté une motion demandant au gouvernement l’arrêt de l’abattage systématique des troupeaux en cas de contamination à la dermatose nodulaire d’un des bovins du cheptel.
Ce jeudi 18 décembre, lors de la session du conseil départemental de l’Aude, les élus ont adopté à l’unanimité une motion contre la solution unique de l’abattage systématique des bovins en cas de foyers de dermatose nodulaire contagieuse.
« Les 38 conseillères et conseillers départementaux ont adopté à l’unanimité une motion demandant à l’État d’étudier d’autres solutions, notamment la mise en place d’une vaccination généralisée. », précise le Département de l’Aude
Une lettre au Préfet
Après la détection des premiers foyers, en octobre dernier, dans les Pyrénées-Orientales, le Département de l’Aude avait déjà écrit au Préfet audois pour une vaccination générale des troupeaux en estive, permettant leur rapatriement dans les exploitations, comme le souhaitaient les éleveurs.
« Les exploitations pratiquent pour la plupart un mode de conduite extensif de races locales à faible effectif. C’est une spécificité propre à notre territoire qui dans le contexte actuel inquiétait les élus départementaux comme de nombreux
éleveurs potentiellement soumis au risque d’un dépeuplement systématique et total de leurs troupeaux », détaille la motion.
Le Département proposait ainsi le Laboratoire départemental d’analyses (LDA) pour soutenir le travail des services vétérinaires, notamment à travers la réalisation de tests de dépistage. Malgré la mise en place de zones de surveillance, l’éloignement de certains troupeaux et le lancement des premières vaccinations, de nouveaux foyers ont été détectés en Ariège, puis récemment à Pomas, dans l’Aude, entraînant l’abattage de cheptels et provoquant la colère des éleveurs face à cette gestion sanitaire.
« Nous regrettons que le gouvernement ait attendu autant de temps »
Dans sa motion, plusieurs points sont développé : « Si la vaccination massive des animaux sur plusieurs départements d’Occitanie et du Sud-Ouest, décidée le 11 décembre dernier, répond avec retard, à une demande légitime qui aurait pu nous éviter bien des drames humains, et très certainement une crise agricole qui couvait à bas bruit, nous regrettons que le gouvernement ait attendu autant de temps avant de suivre cette proposition de bon sens. »
« D’assumer ses responsabilités »
Face à l’urgence, le Département de l’Aude, demande au gouvernement d’assumer ses responsabilités par la vaccination en urgence de tous les animaux de la zone, un contrôle strict des déplacements jusqu’à l’obtention de l’immunité collective, d’entendre les représentants de l’agriculture de nos territoires et d’examiner les alternatives au dépeuplement intégral des cheptels en zone vaccinale, de débloquer une enveloppe de soutien aux exploitations à la hauteur des enjeux pour l’ensemble des éleveurs touchés par les restrictions, et non aux seuls agriculteurs soumis au dépeuplement. De plus, de porter au niveau national et européen une réflexion sur l’évolution nécessaire du cadre réglementaire encadrant le commerce et la lutte contre les maladies des animaux de rente.
« L’élevage audois, par le concours et les services qu’il apporte au territoire, à notre environnement et à notre économie agricole et touristique est unanimement reconnu comme porteur d’un modèle vertueux. Le conseil départemental continuera à travailler avec tous pour lui garantir un avenir. », conclut la motion.
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