La compagnie aérienne EasyJet a annoncé mardi 10 septembre la fermeture de sa base située à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Une annonce surprise qui provoque quelques remous alors que 125 emplois sont impliqués. La réaction de William Bourdon, délégué syndical SNPNC – FO auprès de Pyrénées FM.
Ils quitteront l’aéroport de Toulouse-Blagnac dès le mois de mars 2025. À Toulouse, les deux avions qui stationnent sur le tarmac de l’aéroport ne seront plus qu’un lointain souvenir dans seulement quelques mois. Avec eux s’envoleront 125 salariés basés dans la Ville rose, qui pourront au choix, soit « poursuivre leur activité au sein d’une autre base française », soit faire parti d’un plan de départs volontaires.
La société au logotype orange indique en revanche qu’elle maintiendra sa présence en Haute-Garonne, sans assurer pour autant que les 20 destinations au départ de Toulouse seront maintenues à long terme. Un manque de clarté qui n’a pas échappé au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui s’inquiète sur X des répercussions de la fermeture de la base : « Cette décision porte un coup à l’emploi et occasionnera d’autres répercussions quant aux liaisons qu’opère Easyjet. »
Dans un communiqué, la compagnie britannique se justifie et défend « une décision qui fait parti intégrante d’une stratégie à long terme », mais reconnaît tout de même « une reprise post-covid lente et une pression inflationniste qui affectent la capacité de l’entreprise à investir davantage en France. »
Une base déficitaire pour une société rentable
Difficile à avaler pour William Bourdon, délégué syndical SNPNC – FO, qui considère qu’Easyjet fait des bénéfices records, voire historiques en France, et poursuit :
Certes, la base de Toulouse perd de l’argent depuis quelques années, mais en revanche, lorsqu’on examine les chiffres de plus près, on constate que ces pertes commençaient à être absorbées. Pour nous, tout ce contexte inflationniste semble être davantage un prétexte qu’autre chose. Toulouse n’est plus une priorité d’investissement depuis longtemps. Le directeur général, Monsieur Bertrand Godino, nous a clairement expliqué que s’ils avaient voulu investir et sauver la base, ils auraient très bien pu le faire.
Pour défendre cet argument, William Bourdon prend exemple sur les investissements réalisés par Ryanair à Toulouse, la compagnie à bas prix irlandaise étant depuis devenu leader dans la Ville rose.
Des négociations qui s’annoncent tendues
Quoi qu’il en soit, les discussions entre les syndicats du personnel naviguant et EasyJet ne font que commencer. Le délégué syndical indique ne pas être emballé par les conditions de départs volontaires de l’entreprise qui ont été brièvement présenté au CSE de l’entreprise. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet dans un communiqué, indiquant qu’elle veillerai à ce « qu’aucun salarié ne soit laissé sur le carreau. »