Jeudi 29 février à Labège, en Haute-Garonne, la société ariégeoise Mon Colis Mystère a ouvert sa première boutique éphémère dans un centre commercial. Le commerce propose à la vente des colis qui n’ont jamais été réclamés par leurs acheteurs d’origine. Des centaines de personnes étaient présentes dès l’ouverture. Reportage.
C’est la tendance commerciale du moment. Les colis abandonnés, aussi appelés “colis mystères”, séduisent partout en France. Un phénomène dont a souhaité profiter le site internet Mon Colis Mystère, fondé l’an dernier par François Jardin et son frère Louis Jardin.
“A l’origine, nous avions une entreprise de e-commerce qui n’avait strictement rien à voir. Quand nous avons vu l’essor que prenaient ces ventes de colis, nous avons monté un site internet puisque nous avions déjà les contacts fournisseur. Nous avons fait de très belles ventes”
François Jardin, co-gérant de Mon Colis Mystère.
Le succès intéresse une agence événementielle chargée notamment d’animer les centres commerciaux. Démarre ainsi une collaboration visant à ouvrir des boutiques éphémères aux quatre coins de la France. La première du type a fait le plein de curieux, jeudi 29 février à Labège (31).
“Certains clients ne viennent que pour le jeu, d’autres ont compris qu’ils pouvaient indirectement gagner de l’argent puisqu’à 14€/kg, le client n’est jamais perdant à la revente. Je pense que c’est ce qui explique l’engouement. Le côté mystérieux et ludique plaît aussi”
C’est effectivement pour se laisser surprendre que nombre de clients croisés dans la file d’attente disent être venus. “C’est Noël en février !” s’exclame une cliente, ravie, malgré avoir passé une heure à attendre son tour. Pour éviter la cohue, les frères ariégeois ont souhaité limiter le nombre de clients au sein de la boutique à une dizaine. Pour ces derniers, c’est l’occasion de prendre le temps de comparer les colis. Certains tâtent et pèsent, d’autres secouent et sentent. L’exercice est original, les techniques pas encore au point. “J’espère tomber sur un truc intéressant mais j’ai du mal à faire un choix. J’étais parti sur des critères de marques inscrites sur les cartons, mais en fait il n’y a rien de tout ça”, confie Sabine à Pyrénées FM, désabusée.
François Jardin coupe court et invite les clients à se diriger vers la caisse. Dehors, la file d’attente s’allonge. Tous veulent leur colis, mais certains abandonnent, l’attente leur semblant trop longue. Selon la société, un client repart avec 2 à 3 paquets en moyenne. Mais ce n’est pas encore suffisant pour envisager l’ouverture de boutiques permanentes. “Nous pensons que les gens vont peut-être s’en lasser au bout d’un moment”, reconnaît le responsable.
En attendant, les dirigeants savourent ce succès. Joint par téléphone vendredi 1 mars, François Jardin annonce à Pyrénées FM fermer la boutique éphémère de Labège avec 24 heures d’avance : “les près de 10 tonnes de colis ne suffiront pas”, avoue-t-il, à tenir le calendrier. Après l’Ariège, où se trouve l’entrepôt de l’entreprise, et la Haute-Garonne, c’est dans les Pyrénées-Atlantiques que s’installera la prochaine boutique éphémère de la marque la semaine prochaine.
Melvin Gardet