Un homme est décédé cette nuit après avoir tenté de fuir un contrôle des forces de l’ordre à Fenouillet, au nord de Toulouse. Il avait reçu un tir au visage. Ce qu’il s’est passé.
On y voit désormais plus clair sur ce qu’il s’est passé pour qu’un gendarme toulousain ouvre le feu sur un homme de 28 ans et lui assène une balle qui a atteint son visage hier soir à Fenouillet, près de Toulouse. Selon les informations dont nous disposons, l’homme décédé dans la nuit vivait non-loin de la rue des Mésanges, au nord de Toulouse, dans le quartier Ginestous.
D’après le procureur de la république de Toulouse, la victime, suspectée d’être à l’origine d’une tentative d’effraction de véhicule signalée par des témoins dans la matinée du 25 juillet sur le parking du Burger King de Fenouillet, a été repérée par les forces de l’ordre en début de soirée dans la même zone commerciale de Fenouillet. C’est le Renault Scénic Blanc qu’il conduisait, avec à son bord sa compagne et son bébé de quelques mois, qui a en fait éveillé les soupçons des gendarmes.
La situation dérape
C’est à ce moment précis que la situation s’est envenimée. Selon le procureur Samuel Vuelta-Simon, le suspect aurait alors tenté de fuir le contrôle d’identité des gendarmes. Peinant à s’enfuir, il serait monté sur un terre-plein avant que le véhicule ne « rentre en contact » avec un gendarme (La Dépêche du Midi parlait d’un gendarme ‘percuté’ dans la matinée). A quelle vitesse ? Avec quelle intention ? Seule l’enquête pourra le déterminer.
Toujours est-il que face à une situation qui leur a probablement semblé dangereuse pour leur collègue, deux gendarmes ont ouvert le feu. Il y a donc eu plusieurs tirs, dont l’un a atteint le visage du fuyard. Sans que l’on sache s’il a perdu connaissance à ce moment-là, on sait néanmoins que le Renault Scénic a fini sa course encastré dans une borne de commande du fast-food. À bord, « probablement » la compagne et le bébé de quelques mois de cet homme connu des services de police.
Pris en charge par les équipes de secours et évacué au centre hospitalier de Purpan, il est décédé dans la nuit du 25 au 26 juillet. Deux enquêtes en lien direct avec cet incident ont été ouvertes. L’une pour le refus d’obtempérer de la victime, l’autre pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner de la part d’une personne dépositaire de l’autorité publique. Elle concerne les deux gendarmes qui ont tiré, placés en garde à vue, tandis que des témoins sont entendus.
Une autopsie du corps sera réalisée lundi à l’institut médico-légal de Toulouse.
Du mouvement à l’hôpital Purpan
Selon le CHU de Toulouse, plus d’une centaine de personnes de la communauté des gens du voyage à laquelle appartenait la victime de 28 ans se sont rendues devant l’hôpital de Purpan pour exprimer leur colère dans la soirée du 25 juillet. Les forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes. Quatre camions toupies de l’entreprise Lafarge ont par la suite été incendiés à quelques kilomètres de là dans la nuit.