La Présidente de la Région Occitanie Carole Delga (PS) a organisé sa rentrée politique, avec en introduction une journée consacrée « aux rencontres de la gauche », qui s’est tenue pour la quatrième année consécutive à Bram, ce samedi 28 septembre. L’évènement qui rassemblé plus de 2200 personnes, a réuni entre autres, tous les opposants à la direction d’Olivier Faure et à l’alliance avec LFI. Le parti doit renouveler sa direction d’ici janvier 2025, lors de son prochain congrès.
Au programme de cette journée « dédiée au travail collectif », trois tables rondes, deux grandes plénières, et de nombreuses interventions de personnalités de gauche, qui ont passé au peigne fin la situation politique du pays. Si Olivier Faure était le grand absent de cette journée, l’ancien Président de la République François Hollande, l’eurodéputé Raphael Glucksmann, Benoit Hamon, le maire de Saint-Ouen et bien d’autres acteurs de la gauche investis sur la scène Nationale, en Région ou dans les départements n’ont pas hésité à faire le déplacement.
Carole Delga, « L’heure est grave, nous devons réagir, nous mobiliser, affirmer et travailler »
« L’Abstention reste le premier parti de France avec plus de 50% aux législatives de 2022 ou 66 % aux départementales », a souligné Carole Delga, qui veut « Recréer l’espoir dans cette gauche qui ne se parle pas qu’à elle-même » : « Les 11 millions de voix obtenus par l’extrême droite, une première dans notre histoire. Des Français désabusés par l’interminable feuilleton autour de la nomination du Premier Ministre. Des Français en colère que leur vote ne soit pas respecté avec ce gouvernement “à droite toute”. Combien de fois ai-je entendu, comme vous, ces derniers jours : « mais alors, cela ne sert à rien de voter » ? ». La femme politique a durant toute la journée enchainé les plateaux, les débats et les thématiques, comme le travail, l’enseignement, la situation agricole ou encore la sécurité.
« L’heure est grave, nous devons réagir, nous mobiliser, affirmer et travailler. Car oui, je l’affirme, la gauche du travail, elle est là, la gauche qui travaille pour la France du travail. Car c’est bien par le travail et pour la France du travail que nous réconcilierons les français. Car il faut parler clair aujourd’hui, il y a deux France et je ne souhaite pas qu’il y ait deux France irréconciliables ».
REPORTAGE EN IMAGES
François Hollande : « Un espace s’est créé, le PS doit aller chercher les électeurs en déshérence et leur faire des propositions »
L’ancien président François Hollande a de son côté souhaité « se tourner vers l’avenir », alors qu’un congrès décisif approche pour le PS dans les mois à venir. François Hollande a regretté l’absence d’Olivier Faure, en déclarant : « Il était invité. Sauf empêchement, quand on est invité, on vient. C’est mieux ainsi. Il n’avait rien à perdre et tout à gagner en étant présent ». Pour l’ancien Président, le PS doit désormais travailler à la reconquête des électeurs en déshérence dans cet espace qui s’est créé entre le centre et une droite sous tutelle : « Il y a un espace qui s’est créé puisque le centre a été absorbé par la droite, et la droite est maintenant sous dépendance de l’extrême droite, il a y beaucoup d’électeurs et d’électrices qui se trouvent en déshérence, c’est au PS d’aller les chercher et de leur faire des propositions »
« Je suis heureux que Carole Delga ait fait de ce rendez-vous de Bram une habitude, qui cette année est un millésime parce qu’il y a énormément de monde(…). Si on veut que la gauche gagne, et nous n’en sommes pas là, il faut que le parti socialiste soit le plus haut possible. Il faut travailler, et faire des propositions concrètes aux électeurs actuels en déshérence, parce que ça ne suffira pas de dire ‘On est contre le gouvernement de M. Barnier, il faut leur donner des raisons de s’engager ».
Raphael Glucksmann : « Il faut qu’on raconte à nouveau ce que ça veut dire d’être Français »
Pour Raphaël Glucksmann, il est temps de conquérir ou reconquérir ceux « Qui ne peuvent plus sacquer la gauche ». Le candidat aux dernières législatives a également dénoncé à Bram « la stratégie du tout ou rien » de la France insoumise (LFI), et une situation inédite au parlement Européen qui pour la première fois « Travaille avec le RN pour produire un texte »
« Aujourd’hui, nous sommes face à une situation qui est extrêmement compliquée pour nous au parlement, nous allons faire de la résistance sur l’écologie, sur le social, sur les questions d’Etat de droit(…). Aujourd’hui pour la première fois, il y a la possibilité d’avoir une majorité droite / extrême-droite, elle s’est matérialisée lors de la dernière session du parlement Européen, pour la première fois, la droite Européenne s’est alliée aux patriotes, le groupe de Jordan Bardella, pour produire un texte et le soumettre aux votes »
Raphael Glucksmann appelle les dirigeants de son parti « à faire un effort » pour rassurer et reconquérir les électeurs : « Il faut qu’il y ait un effort de la part des dirigeants de gauche (…). Moi ce que je veux, c’est qu’on soit majoritaire dans le Pays, donc il faut comprendre déjà pourquoi de nombreux électeurs de gauche ne le sont plus. Il faut qu’on raconte à nouveau ce que ça veut dire d’être Français, sinon on laisse ça à l’extrême droite, on laisse ça au tenant du replis et du Nationalisme »
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