Ce jeudi 18 décembre, l’Ariège a accueilli 17 membres du Service de santé des armées (SSA), dont 15 vétérinaires, venus épauler les professionnels civils dans la campagne de vaccination contre la Démangeaison Néonatale du Cheptel (DNC). Leur objectif : vacciner les 70 000 animaux répartis dans près de 1 000 élevages du département avant la fin de l’année.
À ce jour, 20 170 bovins ont déjà été vaccinés, « mais le rythme doit désormais s’accélérer pour respecter le calendrier prévu. », indique Hervé Brabant, le préfet de l’Ariège.
Une mobilisation sous haute pression
« Depuis deux jours, nous travaillons directement avec le Premier ministre et la ministre de l’Agriculture avec un objectif clair : vacciner tous les animaux du département avant la fin de l’année », explique le préfet de l’Ariège.
Arrivés par vol direct avec 400 000 doses de vaccins destinées à la région Occitanie, les vétérinaires militaires ont été immédiatement déployés sur le terrain pour soutenir leurs collègues civils.
Les vétérinaires militaires : des spécialistes méconnus
Créée en 1769, la profession de vétérinaire militaire assure aujourd’hui le suivi d’environ 2 800 chiens, 1 400 chevaux et quelques faucons des armées. Leur rôle : évaluer l’aptitude au service des animaux, appliquer les mesures de prophylaxie, préparer les animaux pour les opérations extérieures, et fournir des soins vétérinaires médicaux et chirurgicaux.
« Notre mission principale est de protéger la santé collective, notamment en matière de sécurité sanitaire des aliments et de l’eau. Aujourd’hui, nous aidons les vétérinaires civils pour déployer cette campagne de vaccination », précise Coralie, chef du SSA.
Une crise agricole sans précédent
L’Ariège fait face à une crise agricole majeure depuis dix jours, déclenchée par la détection d’un cas de DNC et l’abattage d’un des plus gros cheptels bovins de France (207 bêtes aux Bordes-sur-Arize).
La mobilisation, initiée par la Coordination Rurale et la Confédération paysanne, s’est rapidement étendue à l’ensemble des acteurs agricoles du département, avec pour objectif de stopper l’abattage massif.
Un comité scientifique étudie actuellement les conditions d’un abattage sélectif pour limiter le traumatisme sur les élevages. « Leur rapport est attendu lundi après-midi », indique Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège.
Une action « coup de poing »
« C’est vraiment une action coup de poing », souligne le préfet de l’Ariège. « Je salue l’engagement des Ariégeoises et des Ariégeois : congés et week-ends sont suspendus, nous sommes mobilisés H24 pour protéger notre cheptel. Avec l’appui des maires, fonctionnaires et habitants, nous ferons tout pour contenir ce fléau qui menace l’agriculture locale… et nationale. »


